Vendredi, 13h30, dans la salle de repas du boulot
Je papote avec ma collègue, qui est au courant de notre parcours du combattant.
On parle boulot, difficultés de motivation en ce moment, contexte instable.
Ca dévie vers la vie perso, les prochaines vacances.
Que l'Ecosse que nous visions avec Mr W n'est peut-être pas la meilleure destination pour un couple qui a besoin de recharger les batteries. Besoin de soleil. Trop dur de travailler en ce moment alors que dans mon ventre et dans ma tête c'est le néant.
Pleurs.
Vendredi, 21h et quelques, chez une amie autour d'un verre
On parle vite fait de la fameuse copine enceinte (copine commune) qu'on va voir le lendemain à Paris.
Ca dévie sur l'échec de la FIV 1.
Ma copine (pas celle qui est enceinte, l'autre !) a ses 2 frangines qui sont devenues mamans par accident à 18 ans.
Elle m'explique que quand elle a dit a l'une de ses frangines (que je connais aussi) que ça n'avait pas marché pour nous, elle était vraiment dégoûtée, triste, et qu'elle lui a dit que si c'était possible, franchement elle ferait mère porteuse pour nous.
Pleurs.
(Je précise que je ne suis pas du tout intéressée par le principe de mère porteuse, mais juste ça m'a touchée.)
Dimanche, 11h et quelques, pendant le CA de l'association qui me tient à coeur
Pause papote après avoir bien bossé. On raconte un peu nos vies.
Une de nous a eu ces dernières années de grosses galères financières, au point de ne pas manger à sa faim. Mais elle garde toujours un moral et un optimisme de fous. Un jour je lui avais écrit en lui disant que sa situation me faisait vraiment relativiser mes propres problèmes. Hier, elle m'a reparlé de cet échange, et m'a dit que les soucis matériels ça n'était pas ça qui pouvait la rendre malheureuse. Que par contre si elle ne pouvait pas avoir d'enfant (elle est déjà maman d'un petit gars de 3 ans), elle tomberait en dépression.
J'ai pas pleuré, mais franchement j'en étais pas loin.
Que ce soit ma collègue ou mes amies, elles ont été super. Elles n'ont pas cherché à me dire "ce sera ton tour bientôt, la roue tourne". Elles m'ont simplement pris dans leurs bras, ou changé de conversation pour me laisser du répit.
Je les remercie. Ca m'a fait du bien de voir dans leurs yeux que ma douleur est légitime.
J'ai l'impression qu'il n'y a qu'en repartant dans le TEC que cette tristesse sortira de moi. Pour l'instant je n'arrive pas à remonter la pente. Patience...